Edmond NANOUKON

Non ! les Harvey et Irma ne sont pas une vengeance de Dieu contre les gays et les lesbiennes

J’ai lu tellement d’abominations sur les réseaux sociaux depuis que le début de la saison des ouragans avec Harvey et Irma qui sèment le chaos et la désolation dans les caraïbes et les Etats-Unis d’Amérique. Certaines personnes ont l’audace d’écrire que les ouragans sont la vengeance de Dieu contre les Etats-Unis à cause du mariage gay et Lesbien, de la méchanceté du gouvernement américain, du capitalisme, les guerres en Irak et Syrie, etc.

Bien sûr, d’autres internautes ont fait des prières et ont compati avec les habitants des villes dévastées. Des familles ont perdu leurs maisons, toutes leurs possessions et parfois même des vies humaines. Hé oui, Harvey et Irina ont fait des morts.

Mais comment l’être humain peut-il se réjouir du malheur de son prochain ? Comment le décès d’un innocent peut-il réjouir Dieu ? Les dits chrétiens ou musulmans et fidèles d’autres religions qui pensent que Dieu peut se fâcher et détruire les hommes et la nature n’ont rien compris à Dieu. Dieu n’est pas un homme. Dans la Bible, le Prophète Elie s’était enfui dans le désert après avoir égorgé pour le zèle de Dieu quatre cent Prêtres de la divinité Baal (1 Rois 18 Verset 40). Elie craignait la vengeance de Jézabel la femme du Rois Achab. Dans le Désert, Elie s’était rendu au Mont Horeb pour attendre le passage de Dieu (1 Rois 18 verset 11 à 13). La Bible dit qu’il y eut un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les roches, mais Dieu n’était pas dans le vent. Après le vent, ce fut un tremblement de terre, Puis un feu, mais Dieu n’était dans aucun de ces éléments. A la fin il y eut un murmure doux et léger et c’est là que Elie entendit la voix de Dieu.

Dieu n’est pas un colon, Dieu n’est pas un destructeur, Dieu ne peut prendre vengeance de l’homme qui est sa propre créature, son enfant. Le Christ a dit qu’un royaume divisé contre lui-même ne peut subsister. Si Dieu se met à détruire lui-même l’œuvre de ses mains, c’est la preuve que son Royaume est divisé contre lui-même et donc l’humanité ne pourra subsister.

Les attentats en Espagne, France, Royaume-Uni, Suède, Allemagne, Turquie, Côte-d’Ivoire, Mali, Burkina-Faso, etc. sont condamnables. Les morts en Syrie, Libye, Yémen, Israël, Palestine, Afghanistan, etc. du fait des guerres sont regrettables au plus haut point. Les guerres sont souvent de la volonté des politiciens et de certaines personnes avides de pouvoir et d’argent, mais les populations des pays qui vont faire la guerre sont pacifiques dans leur écrasante majorité.  Ils ne soutiennent pas les décisions guerrières des gouvernements et nous savons qu’en cas de guerre ou de catastrophe naturelle, les gouvernants et les décideurs sont souvent en sécurité. Seul le peuple souffre.

De toutes les créatures qui existent sur la terre, l’homme est le seul qui a la capacité d’agir sur son environnement grâce à son mental.  Tout est un dans la nature et le malheur qui arrive à l’autre bout de la terre vous concerne également, même si vous êtes du côté opposé.  Au lieu de voir la main vengeresse de Dieu par ci par là, au lieu de se réjouir du décès et du malheur des autres, les êtres humains devraient s’unir en une communion fervente en faveur de la paix. Le jour où tous les cœurs de toute l’humanité s’uniront une seule petite seconde pour prononcer le mot paix et le ressentir intérieurement, les guerres cesseront, les catastrophes naturelles également.

Dieu ne souhaite pas la mort du pécheur, mais il souhaite que le pécheur vive et se repente. Et si tant est-il que la destruction et le malheur sont une vengeance de Dieu contre les hommes, alors les personnes habitants des pays pauvres mais qui se réjouissent des malheurs des Caraïbes et des Etats-Unis devraient se demander ce qu’ils ont fait au bon Dieu pour que leurs pays à eux soient dans un tel état de pauvreté, ce qui est selon moi est la pire des catastrophes naturelles.  Et surtout n’allez pas me parler de colonisation, de vol des ressources naturelles, etc. Considérons plutôt nos actes et nos pensées. Le reste n’est que conséquences.

Qui sème le vent récolte la tempête. Sachons que le malheur dont nous nous réjouissons finira par nous arriver également car nous récoltons toujours ce que nous semons et vice versa. Se réjouir du malheur d’autrui, c’est appeler le malheur sur soi-même et surtout si vous aviez des proches dans les zones sinistrées ou dévastées par les guerres, vous ne vous en réjouirez jamais. Vous passerez plutôt chacune de vos journées à prier pour la paix et la tranquillité dans le monde.


Pourquoi les extraterrestres sont-ils si vilains ?

La plupart des films sur les extraterrestres présentent ces derniers comme des êtres beaucoup plus évolués que l’homme du côté technologique. Mais le problème se trouve au niveau de leur représentation physique. Les écrivains de science-fiction ainsi que les réalisateurs de films les présentent souvent au mieux comme des monstres avec de grosses têtes, des queues et parfois des antennes et au pire comme des insectes.

Cela me semble très curieux. De quoi l’homme a-t-il peur ? Il concède aux extraterrestres notre éventuel retard technologique mais garde pour lui la beauté physique.

En analysant avec recul le parallèle entre l’évolution physique de l’homme et la technologie, on se rend compte que les deux vont de pair.

L’homme primitif avait une apparence de singe et il savait à peine utiliser les outils. Progressivement il a découvert le feu, les outils, et à commencé à dessiner, à inventer de belles machines, de plus en plus sophistiquées et ce jusqu’à nos jours. En suivant l’évolution du physique de l’homme, on peut aisément se rendre compte que l’homme apparait de plus en plus beau, de plus en plus gracieux au fur et à mesure de l’évolution technologique. Cela ne veut pas dire que l’homme se sert de la technologie pour améliorer son physique, mais plutôt que sur Terre, il semble que, par un phénomène qu’on ne saurait expliquer, l’évolution technologique et la grâce physique vont de pair.

Des extraterrestres toujours plus évolués, mais disgracieux

Comparez donc les voitures de années 50, 60, 70 et même 80 avec celles d’aujourd’hui. Comparez également les maisons du Moyen-Âge, de la Renaissance, de la révolution industrielle avec celles d’aujourd’hui. Comparez ensuite les avions des années 1900 et ceux d’aujourd’hui. Comparez pour terminer les hommes du l’ère de Neandertal et ceux d’aujourd’hui. Le contraste est saisissant. Plusieurs domaines peuvent ainsi être comparés. Les conclusions se tirent d’elles-mêmes.

Alors, s’il en est ainsi pour nous les humains, les habitants de la terre, pourquoi est-ce que nos écrivains de science-fiction et autres réalisateurs de films représentent-ils une espèce qui est censée être technologiquement plus évoluée que la nôtre sous des traits aussi disgracieux ? Pourquoi le même parallèle visible au niveau des humains ne serait-elle pas à l’œuvre au niveau des autres espèces de l’univers, si elles existent ?

Je pense tout simplement que l’homme a peur et veut garder pour lui un petit avantage. “Oui les extraterrestres seraient peut-être plus évolués que nous, mais nous sommes plus beaux.” Ce serait bien sûr une bonne dose de consolation.

Je souhaite vivement que, s’ils existent, des extraterrestres viennent en paix, pas comme ceux des films Independence Day ou Mars Attacks, mais plutôt comme E.T afin de nous raconter leur propre histoire, car comme le dit un proverbe africain : “Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse ne peuvent que chanter la gloire du chasseur.”


Afrique et France : Les clichés ont la peau dure

Qu’est-ce qui lui a donc pris à Emmanuel Macron ? La jeunesse africaine le trouvait pourtant sympathique. Après Barack Obama, Emmanuel macron semblait pourtant représenter pour les jeunes africains le nouveau modèle de jeune leader à suivre. Et puis patatras ! le jeune premier mis le pied dans le plat. Mais qu’est-ce qu’il leur prend à tous les Présidents et Personnalités français ? Sarkozy, Jacques Chirac, Charles de Gaulle, Victor Hugo, Voltaire, etc. ils ont tous eu leurs petits mots aigres doux sur l’Afrique.

Pourquoi donc tant de condescendance de la part des français sur l’Afrique ? pourquoi est-ce que n’importe quelle personnalité française s’érige en donneur de leçons à tout un continent sans prendre de gants ?
Changer cette vision que « l’autre » a de nous est le défi d’une génération et nous devons le relever.
Je n’ai pas pu m’empêcher, moi l’Africain sans histoire (je mets entre parenthèses avec les pyramides) de remonter l’histoire des citations des français sur l’Afrique. Je vous laisse « savourer ».

Emmanuel macron

« Quand des pays ont encore aujourd’hui 7 à 8 enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien. »

Nicolas Sarkozy

Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles.

Jacques Chirac

« Comment voulez-vous que le travailleur français (…) qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15 000 francs, et qui voit sur le palier à côté de son HLM, entassée, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagne 50 000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler ! Si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur. Eh bien le travailleur français sur le palier devient fou ».

Charles de Gaulle

L’Afrique? C’est tout simple, je vais vous expliquer: c’est noir et ça grouille. »

Voltaire

Il n’y a point de voyageur instruit qui, en passant par Leyde, n’ait vu une partie du reticulum mucosum d’un Nègre disséqué par le célèbre Ruysch. Tout le reste de cette membrane fut transporté par Pierre-le-Grand dans le cabinet des raretés, à Petersbourg. Cette membrane est noire, et c’est elle qui communique aux Nègres cette noirceur inhérente qu’ils ne perdent que dans les maladies qui peuvent déchirer ce tissu, et permettre à la graisse, échappée de ses cellules, de faire des tâches blanches sous la peau.

Leurs yeux ronds, leur nez épaté, leurs lèvres toujours grosses, leurs oreilles différemment figurées, la laine de leur tête, la mesure même de leur intelligence, mettent entre eux et les autres espèces d’hommes des différences prodigieuses. Et ce qui démontre qu’ils ne doivent point cette différence à leur climat, c’est que des nègres et des négresses transportés dans les pays les plus froids y produisent toujours des animaux de leur espèce, et que les mulâtres ne sont qu’une race bâtarde d’un noir et d’une blanche, ou d’un blanc et d’une noire.

« La plupart des Nègres, tous les Cafres, sont plongés dans la même stupidité, et y croupiront longtemps »

Victor Hugo

« Cette Afrique farouche n’a que deux aspects : peuplée, c’est la barbarie ; déserte, c’est la sauvagerie ; »

« … au dix-neuvième siècle, le blanc a fait du noir un homme ; au vingtième siècle, l’Europe fera de l’Afrique un monde. »

« … La Méditerranée est un lac de civilisation ; ce n’est certes pas pour rien que la Méditerranée a sur l’un de ses bords le vieil univers et sur l’autre l’univers ignoré, c’est-à-dire d’un côté toute la civilisation et de l’autre toute la barbarie… »

« Est-ce que vous ne voyez pas le barrage ? Il est là, devant vous, ce bloc de sable et de cendre, ce monceau inerte et passif qui, depuis six mille ans, fait obstacle à la marche universelle, ce monstrueux Cham qui arrête Sem par son énormité, – l’Afrique. »

« Quelle terre que cette Afrique! L’Asie a son histoire, l’Amérique a son histoire, l’Australie elle-même a son histoire; l’Afrique n’a pas d’histoire. Une sorte de légende vaste et obscure l’enveloppe…»

« Il semble que voir l’Afrique, ce soit être aveuglé. Un excès de soleil est un excès de nuit. Eh bien, cet effroi va disparaître. »

« Déjà les deux peuples colonisateurs, qui sont deux grands peuples libres, la France et l’Angleterre, ont saisi l’Afrique; la France la tient par l’ouest et par le nord; l’Angleterre la tient par l’est et par le midi. »

« Une telle suppression de mouvement et de circulation entrave la vie universelle, et la marche humaine ne peut s’accommoder plus longtemps d’un cinquième du globe paralysé. »

« Refaire une Afrique nouvelle, rendre la vieille Afrique maniable à la civilisation, tel est le problème. L’Europe le résoudra. »

« Allez, Peuples! emparez-vous de cette terre. Prenez-la. À qui? à personne ».

Lionel Zinsou

« Mais il y a quelque chose de plus important, c’est que l’Afrique appartient à l’Europe. Elle n’appartient pas à la Chine ou à l’Inde. Et, chose un tout petit peu plus préoccupante, elle n’appartient pas encore aux Africains. »

 

Lire plus de citations de responsables français sur l’Afrique à cette adresse :

https://www.les-renseignements-genereux.org/ressources/?themeId=6324&type=citations

 

 


Salvador : Libérez Beatriz Evelyn car j’accuse

Ce reportage que j’ai suivi sur une chaîne de Télé il y a 5 jours m’a fait froid dans le dos. La jeune Evelyn Beatriz Hernandez Cruz, une pauvre adolescente du Salvador, un pays d’Amérique du Sud a été condamnée par la justice de son pays à 30 ans de prison pour fausse couche. Rappelons que selon le reportage, elle aurait été violée plusieurs fois par les membres d’un gang. La justice a-t-elle seulement cherché à comprendre le calvaire de cette jeune fille ? les juges et le procureur à charge ont-ils seulement imaginé ce que c’est d’avoir son corps violenté, déshonoré et souillé par des hommes ? devant une telle injustice, je ne peux me taire, alors je prends ma plume pour accuser :
Oui, j’accuse.
J’accuse le système judiciaire du Salvador d’être dirigé par des juges sans cœur et sans loi.
J’accuse les leaders des pays occidentaux d’être restés silencieux devant le drame de cette jeune fille
J’accuse le Secrétaire Général de l’ONU de ne pas avoir saisi le cas de Beatriz à bras le corps
J’accuse les leaders des pays sud-américains  d’être restés passifs et hypocrites devant le drame de cette jeune fille en particulier et des jeunes salvadoriennes en général
J’accuse les autorités salvadoriennes de laisser les jeunes végéter dans la pauvreté et l’ignorance qui sont le terreau de ces violences de gang.
J’accuse l’Eglise et le Pape de partialité et de passivité dans ce drame.
J’accuse l’Eglise et le clergé de manquer de compassion et surtout de se substituer à Dieu car les lois répressives anti-avortement sont basées sur des considérations religieuses d’une autre époque.

Et tous les matins je prie :

je prie pour Beatriz Evelyn.
Je prie pour la voir en liberté,
Je prie juste pour qu’elle puisse sourire chaque matin.
Je prie pour qu’elle s’accroche à la vie,
je prie pour qu’elle garde la foi en l’être humain
Je prie pour qu’elle ne se sente pas seule
Je prie pour qu’elle puisse surmonter le traumatisme consécutif à ce viol collectif
Je prie pour qu’elle puisse connaître le bonheur un jour.
Je prie pour qu’elle puisse continuer à rêver à l’amour et aux contes de fées comme toute jeune fille de son âge
Je prie pour qu’un changement intervienne dans le système judiciaire de ce pays afin que les femmes pauvres ne soient plus soumises à cette justice aveugle et sans cœur.

Que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre à Béatriz Evelyn.

Même si elle a commis un péché en avortant, laissons Dieu en juger. Elle est tombée enceinte contre sa volonté. Ses rêves ont été brisés. Qu’à fait la justice à ses violeurs ? les brigands ont-ils été recherchés, retrouvés et condamnés ?
La femme, surtout celle qui a été violée a devant Dieu et devant les hommes la liberté de choisir de garder ou de mettre fin à la grossesse consécutive à ce viol. C’est sa vie qui est engagée et c’est son corps.

J’invite toutes les âmes sensibles de cette planète, toutes les personnes qui ont une parcelle de pouvoir à intervenir et retirer Beatriz des griffes d’une justice inique.

J’invite le Pape, Le Secrétaire Général de l’ONU, Le Comité des droits de l’homme de l’ONU, La directrice de l’UNICEF, Michelle Bachelet, Brigitte Macron, Melania Trump, Theresa May et toutes les premières dames européennes à prendre à bras le corps le cas de cette jeune fille afin qu’elle recouvre sa liberté.

Dire que Simone Veil est partie il y a seulement quelques jours. J’attends de voir la Simone Veil salvadorienne.

Je ne peux finir sans reprendre ce texte touchant de Martin Niemöller

« Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas communiste.

Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas Juif.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas syndicaliste.

Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas catholique.

Et lorsqu’ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester. »

MARTIN NIEMÖLLER, DACHAU

« aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame. »
Simone Veil – discours de Simone Veil du 26 novembre 1974 sur l’IVG

 


60 ans après les indépendances, certains pays africains semblent toujours vivre de chasse et de cueillette

Le titre peut paraître choquant pour certains, mais une analyse à froid de la structure économique de certains pays africains ne laisse aucun doute. On nous a enseigné en histoire que l’homme du primitif ne produisait rien et ne transformait rien. Il vivait de ce que lui fournissait la nature, c’est-à-dire le gibier et les plantes. Il se contentait de chasser le gibier, récolter les fruits dans la nature et vivre dans les grottes. Cela fait mal de l’admettre, mais certains habitats en Afrique n’ont guère évolué depuis les temps ancestraux. On ne saurait au nom de la culture continuer à tolérer une misère aussi abjecte.

Les dirigeants africains ne créent pas une économie me confiait un ami hier. Ils se contentent de faire appel aux multinationales pour explorer le sous-sol, à la recherche des matières premières telles que le pétrole et les minerais. Les matières premières découvertes sont revendues en l’état aux occidentaux, sans aucune transformation, donc sans aucune valeur ajoutée à l’économie nationale. Les rares emplois créés sont juste du domaine de la pénibilité.

La plupart du temps, les ressources issues de la vente de ces minerais sont détournées au profit de la famille et du cercle proche du pouvoir.  Même dans les pays qui produisent des matières premières agricoles telles que le coton, le cacao, le café, l’hévéa, le bois, etc. Le traitement est le même. Il existe très peu de transformations. Les produits issus du dur labeur des agriculteurs africains sont vendus en l’état aux pays étrangers. Cela s’appelle tout simplement de l’économie de subsistance. En ce 2&èm siècle, nous devons plutôt prendre le contrôle de la nature et la maîtriser. De toutes les espèces existant sur terre, seul l’homme possède cette aptitude et ne pas l’utiliser est condamnable.

Comme l’a dit un ami, Les pays africains créent des zones franches industrielles, avec de très avantageuses conditions fiscales et vont faire la cour aux occidentaux pour venir y implanter des unités de production. Pourtant les pays africains disposent de scientifiques ayant étudiés dans les mêmes écoles que leurs homologues occidentaux, Ils disposent de la main d’œuvre qualifiée et plusieurs hommes d’affaires africains disposent de capitaux conséquents pour investir dans l’économie. Mais ce que nous remarquons souvent est que ces hommes d’affaires africains sont souvent combattus et détruits par les pouvoirs politiques de leurs propres pays, au profit des multinationales occidentales. Pourquoi cela ?

Une Ministre Tchadienne déclarait il y a déjà plusieurs années que les recettes du pétrole ont permis au Tchad d’acquérir des armes pour assurer sa sécurité. Pendant ce temps, la Norvège, également grand pays producteur de pétrole a constitué une réserve de devises conséquentes pour les générations futures.  Toute la différence est là et saute aux yeux.  Ici une mentalité primaire et une réflexion de survie au jour le jour et de l’autre un regard constructeur et porté sur le futur.

La Suisse, petit pays de montagnes et de neige a construit une prospère économie basée sur l’industrie alimentaire et les services. Le cacao et le Café sont produits en Afrique, pourtant ce sont les Suisses, les Belges et les Italiens qui en tirent le de valeur ajoutée, le grand nombre d’emplois et le plus grand volume de ressources financières. La part des pays africains est très limitée dans les milliards de dollars que génèrent chaque année ces matières premières, depuis leur production jusqu’au consommateur final. Quand un occidental voit du chocolat ou du café, il pense à la suisse, la Belgique et l’Italie et non à la Côte-d’Ivoire et au Ghana.

Les tissus Wax très prisés par les africains et africaines portent le nom de « Wax hollandais », pourtant le coton est produit en Afrique, mais c’est l’économie Hollandaise qui profite le plus de ce coton. Le coton est exporté en Hollande et transformé en tissu dans ce pays. Il crée ainsi des emplois pour la Hollande. Après fabrication, le tissu prend le sens inverse, vers l’Afrique où les consommateurs dépensent des milliards chaque année pour s’habiller. Toutes ces devises retournent tranquillement enrichir l’économie Hollandaise.

Beaucoup de pays européens pourtant désavantagés par la nature t la géographie ont réussi à bâtir des économies solides et par une gestion rigoureuse des deniers publics parviennent à hisser leurs pays dans le peloton de tête des pays au plus fort revenus par habitant.

Il est temps pour l’Afrique de se rendre compte de tous les atouts naturels dont Dieu a doté ce continent béni. L’Afrique doit arrêter d’enrichir les autres et penser son propre développement. Nos économistes formés dans les grandes écoles occidentales doivent utiliser les connaissances acquises, non pour transposer les modèles occidentaux en Afrique, mais pour adapter leur savoir au contexte africain. On ne saurait copier des modèles compatibles à d’autres cultures et d’autres climats et espérer s’en sortir un jour. Comme l’a dit mon ami ce matin, Les Zémidjans et la vente d’essence frelatée appelée « Kpayo » sont des réalités béninoises et il faudra trouver des solutions locales à ces fléaux.


Renouvellement touts azimuts de la vieille classe politique mondiale

Du Bénin à la Gambie, des Etats-Unis à la France en passant par le Canada, la classe politique traditionnelle mondiale perd du terrain.

Les peuples du monde entier sont entrain de retirer leur confiance aux politiciens de carrière pour confier le pouvoir à des novices en politique, des jeunes ou des hommes d’affaires.

Le cas du Bénin de 1991 à 2016

Le peuple béninois en particulier n’a jamais élu un politicien ou un chef de parti politique à la Présidence du pays depuis l’avènement de la démocratie en 1991. Le premier Président de l’ère du renouveau, Nicéphore Soglo n’était pas un politicien et il a perdu le pouvoir dès qu’il s’est mis à faire le jeu de politiciens et en créant un parti politique. Son successeur, le Général Kérékou, ancien nouveau président s’était présenté en indépendant même si sa candidature était soutenue par un conglomérat de partis politiques. Boni Yayi en 2006 était élu en indépendant, sans parti politique. Patrice Talon également est arrivé au pouvoir sans étiquette politique. Ceci montre le niveau de défiance de la population béninoise envers les politiciens de carrière que le peuple considère comme une colonie de menteurs, voleurs des deniers publics et qui s’enrichissent sur le dos du peuple en s’attribuant des avantages énormes tandis que le reste du pays végète dans une misère abjecte.

La politique en effet semble être devenue le raccourci idéal pour certaines personnes qui ne réussissent ni dans la affaires, ni dans une carrière professionnelle.  Des individus n’ayant jamais rien réussi de leur vie, deviennent du jour au lendemain des privilégiés de la République avec voitures de fonction, Villas, chauffeurs et des avantages à faire pâlir d’envie le malheureux qui se bat au quotidien pour sa survie.

Dans le reste du monde

Tout dernièrement, en Gambie, c’est un homme d’affaires qui a pu faire tomber l’inamovible Yahya Djamé.

Aux Etats-Unis, la voie semblait toute tracée pour Hilary Clinton, la première femme candidate nominée par un grand parti américain, mais à l’arrivée, c’est le populiste Donald Trump qui lui a ravi le sésame de la maison Blanche. Les démocrates croyaient affaiblir Trump avec les affaires sur la Russie, mais ce sont toujours les Républicains qui ont gagnés les 4 élections partielles des députés qui ont eu lieu depuis l’élection de Trump.

Au Canada, le jeune Kevin Trudeau a ravi la vedette à toute la classe politique traditionnelle en devenant le premier Ministre de ce grand pays à un très jeune âge.

L’épiphénomène est devenu un raz-de-marée, voire même un tsunami en France avec l’arrivée fracassante au pouvoir d’Emmanuel Macron et la vague des députés en marche qui a obtenu la majorité absolue à l’Assemblé Nationale Française, balayant ainsi les politiciens de carrière comme des fétus de paille.

Les politiciens n’ont toujours pas compris que les peuples en ont assez d’eux

Le pire c’est que les politiciens ne semblent pas avoir compris que les peuples du monde entier en avaient marre de l’immobilisme, de l’affairisme au sommet des Etats ainsi que des promesses non tenues. Aucune aile politique, droite ou gauche n’arrivait à apporter un changement réel dans la vie des peuples. Les choses vont en s’empirant pour les populations. Le taux de chômage ne baisse pas et la vie devient de plus en plus dur chaque jour que Dieu fait.

La déception Barack Obama

La plus grande déception a été celle de Barack Obama, dont les américains et le monde attendaient vraiment beaucoup.  Les américains espéraient vraiment que Obama allait pouvoir apporter des changements à l’exercice du pouvoir d’Etat, se libérer des carcans institutionnels et permettre au peuple de voir des changements réels. Les américains s’attendaient à ce que les pratiques politiques changent, que l’establishment soit secoué et que le pouvoir soit vraiment rendu au peuple. Obama a même reçu un prix Nobel de la Paix par anticipation. Malheureusement, il n’a pas réussi à se libérer de l’establishment politique et ses deux mandats ont été rythmés par une lutte continue avec le congrès républicain.

L’élection surprise de Donald Trump est une fois encore le résultat de l’incapacité des politiciens traditionnels à répondre aux aspirations des peuples. La politique est devenue trop prévisible, stéréotypée avec des codes de conduite et des arcanes, des limites d’action et de trop nombreuses promesses non tenues devenues entre temps la norme.

Les politiciens de carrière, imbus de leur personnes et surs de savoir mieux que le peuple ce qu’il faut pour son bonheur n’ont pas pris toute la mesure de l’élection de Emmanuel Macron et le balayage de la gauche et de la droite à l’assemblée nationale française. Les diverses déclarations des politiciens après les élections sont toutes plus egocentriques les unes que les autres.

Les politiciens dans le déni

Après l’élection de Emmanuel Macron, certains politiciens avertissent le peuple de la gueule de bois qui les attend quand macron les aura déçus. Pensent-ils que c’était la jouissance avec eux ?

D’autres accusent les votants de de s’être trompé en voulant tout changer aussi brusquement. Une recomposition aurait dû se faire de façon consensuelle. Comment trouver un consensus avec un groupe de politiciens qui n’a pas trouvé les mots pour condamner François Fillon et l’exclure de leurs rangs après les scandales ayant entouré lui et son épouse durant la campagne ? comment trouver du consensus avec une clique qui n’a pas jugé utile de rappeler à marine le Pen qu’elle est une citoyenne comme les autres et qu’elle devait répondre à une convocation chez le juge comme tout justiciable ? les politiciens français se sont faits Hara-kiri avec toutes les affaires qu’ils ont trainées durant la campagne. On ne peut autant berner un peuple, vivre à ses dépens, sucer son sang et espérer en plus que ce peuple vous donne un blanc-seing pour continuer à le voler et le martyriser avec une fonction officielle.

François Fillon a jugé son élimination « Cruelle ». N’a-t-il pas été cruel lui, envers les français ?

Henri Guaino a certainement décroché la palme de l’arrogance politique en traitant de « A vomir » les électeurs de sa circonscription électorale qui l’ont purement et simplement renvoyé à ses chères études.

Puissent les politiciens comprendre que les temps ont changé et que les peuples veulent avoir des dirigeants à leur écoute et qui se penchent sur leurs problèmes.  S’ils n’arrivent pas à comprendre cela, s’ils n’arrivent pas à faire la politique autrement, les peuples susciteront encore d’autres Donald Trump, Trudeau, Macron, Talon, etc. Et pour ceux qui espèrent un retour en arrière, ils n’ont qu’à bien se tenir. Les populations du monde sont aujourd’hui en quête du bonheur par tous les moyens et un discours politique ordinaire ne peut plus les satisfaire.


L’urbanisation : le nouveau visage de Cotonou, la capitale du Bénin

Mon oncle, aujourd’hui âgé de 60 ans, a passé presque toute sa vie à Cotonou. Il y a étudié et y a travaillé pendant plus d’une trentaine d’année.  Un jour, le vieil homme s’est perdu dans les rues de la capitale béninoise. La faute à qui ? A l’urbanisation récente et spectaculaire de la ville. 

Pour ceux qui connaissent Cotonou, la capitale du Bénin, mon oncle a vécu longtemps à Sainte-Rita, puis Zogbo avant d’aller s’installer dans la commune voisine de Calavi, il y a de de cela une quinzaine d’années. Mon oncle connait donc Cotonou comme sa poche. Comment se fait-il donc qu’en ce début d’année 2017, mon oncle se trompe de route entre Calavi et Zogbo carrefour ? Pourquoi s’est-il retrouvé à Fifadji alors que sa destination finale était Zogbo,  qu’il a dépassé de plus de deux kilomètres ?

Mon oncle jouit pourtant de toutes ses facultés mentales et oculaires et il n’est pas non plus menacé par Alzheimer. La réponse est qu’Il s’est perdu par la faute de Talon et son bras armé Toboula. Hé oui, ces deux-là (Talon Président de la République du Bénin et Toboula Préfet du Département du Littoral ont décidé de rendre la ville de Cotonou propre et moderne, malgré l’opposition d’une partie des Cotonois. Connaissant mon oncle, sachant quel genre d’homme pragmatique il est, il n’en voudra pas à Toboula et son équipe. Mon oncle est prompt à protester et condamner, mais c’est également un homme sincère qui sait apprécier les bonnes choses., et je suis convaincu qu’il doit être heureux de s’être perdu à Cotonou en ce début d’années.

Cotonou était devenu un dépotoir d’ordures à ciel ouvert

Tous ceux qui aspiraient au développement et à la modernisation se désespéraient de l’état d’insalubrité avancé de la ville capitale du Bénin. Cotonou était devenu un dépotoir d’ordures à ciel ouvert dont les trottoirs étaient le royaume des marchands de tout bord et surtout de l’essence frelatée importée du Nigeria voisin. Les piétons étaient obligés de marcher sur les voies réservées aux véhicules, d’où des accidents répétés de la circulation graves. Et pourtant on aurait pu épargner ces vies humaines en respectant tout simplement la chose publique au détriment de l’anarchie.

Les devantures des maisons étaient enlaidies par toutes les baraques anarchiquement construites sur le domaine public. Les Cotonois prenaient plaisir à construire des boutiques plusieurs mètres au-delà des limites de leurs maisons.  Les terres plein au milieu des boulevards, les esplanades pour les piétons étaient pris d’assaut par des commerçants de tous genres avec des installations aussi archaïques les unes que les autres.  Des tentes, des baraques de tôles, des hangars, des abris de fortune construites à la hâte avec de vieilles tôles rouillées ou des toiles cirées noires. D’autres terre-pleins servent de showrooms aux vendeurs de voiture de seconde main. Les piétons n’ont plus d’espace pour circuler et même les arbustes plantés au milieu ou au bord des voies pour embellir la ville sont systématiquement massacrés pour faire place nette aux activités commerciales.

L’anarchie urbaine faisait les affaires de la mairie

Aucun acte n’était assez horrible, pour défigurer le visage de cette ville qu’on veut quand même appeler capitale. Cotonou était tout simplement devenue une bourgade et le pire c’est que aucun quartier n’était épargné. Même les quartiers dits huppés de Cotonou avaient leurs lots de hangars en plus des nids de poules qui se transforment en lac dès les premières pluies. Ah non, Cotonou ne faisait pas du tout rêver.  Néanmoins, cette anarchie urbaine faisait les affaires de la mairie qui facturaient les propriétaires de maison et de boutiques selon la surface du domaine public occupé, tout ceci au détriment de l’esthétique et de l’architecture d’une cité censée être la vitrine du pays, mais qui s’enlaidissait au jour le jour. Peut-être est-ce vraiment la vraie face intérieure de la population de cette ville.

Un petit voyage à Abidjan ou Lomé et la comparaison était vite faite et ce n’était jamais à l’avantage de Cotonou.  La capitale du Bénin se retrouvait à des années lumières de Lomé et d’Abidjan en terme de modernisation, de propreté et de respect du domaine et de la chose publique.

Une circulation qui fait froid dans le dos

En ce qui concerne la circulation, il n’y a pas photo non plus comme on dit. Autant les béninois conduisent leurs voitures et motos dans une anarchie totale, sans aucun de la route, autant les Togolais et les Ghanéens respectent scrupuleusement le code de la route. Un respect des règles qui n’a rien à envier aux pays développés.  Le plus préoccupant est qu’une bonne partie des Cotonnais aiment cette anarchie urbaine, car elle fait leurs affaires. La plupart des Béninois vivant dans des maisons bordant une grande voie se sont découverts des dons de commerçants et les trottoirs en face des maisons sont les boutiques toutes désignées.

Les propriétaires de voitures au Bénin ne peuvent compter le nombre de fois où une vendeuse de riz ou de « Tchapalo » au bord de la voie publique leur a interdit de garer leur voiture sur le trottoir en face d’elle. Elles expriment le refus avec autorité de garer et malheur au chauffeur qui se hasarde à leur tenir tête. Il est traité de tous les noms d’oiseaux et voué aux gémonies. Elles ne manquent pas entre deux insultes grossières de lui rappeler qu’elles paient des taxes à la Mairie.

Mettre fin au champs de bataille par la modernisation

Les Béninois aimant vraiment leur pays rêvaient vraiment du jour béni où toute cette anarchie prendrait fin, car Cotonou n’était plus une ville, mais presqu’un champ de bataille où le plus fort se taillait la part du lion et faisait la loi. Dieu Merci Talon et Toboula ont décidé de donner un nouveau visage à cette ville en nous faisant prendre conscience de ce que représente une cité.  Des anti-progressistes vont sûrement criés sur tous les toits, maudit les autorités avec des paroles plus grossières les unes que les autres, mais on devrait tout simplement recommander à ces mécontents de se retirer dans les villages en attendant que la modernité vienne les refouler plus loin dans la brousse s’ils ne veulent toujours pas comprendre.

Je suis tellement heureux que mon oncle se soit égaré dans la ville où il a vécu près d’une quarantaine d’années et je suis convaincu que quelque part, en y repensant, lui-même doit avoir un sourire de satisfaction au coin de la bouche.


Brexit ? et après ?

Impossible d’échapper à cette actualité qui fait la une des journaux et chuter les marchés financiers, le Royaume -unis est sorti de l’Union Européenne. Ma question est : « et après ?»

Quelles conséquences cet évènement aura sur la vie de nous autres africains ? plusieurs amis m’ont demandé depuis hier ce que je pensais de ce « triste évènement », et je leur ai répondu que cela ne me faisait ni chaud, ni froid. Pourquoi les africains s’en émeuvent –ils donc ?

Il est vrai que nous sommes dans un monde globalisé, un village planétaire ou le battement d’aile d’un papillon dans une forêt brésilienne peut créer des typhons en Asie a des milliers de kilomètres. Néanmoins en ce qui concerne le Brexit, je me dis que cela devait arriver, et j’espère que tous les autres pays sortiront aussi de cette Europe des Nations, et que l’Union Africaine, le CEDEAO, etc. seront dissoutes aussi un jour.

Les peuples européens ont presque toujours voté contre les lois européennes dès que l’occasion leur en était donné. Nous avions eu l‘exemple avec le NON de la France et des Pays-Bas dans un passé récent.  Mais au lieu de comprendre les aspirations profondes des peuples, les politiciens ont préféré faire la sourde oreille et passer par les parlements pour faire passer des lois que les peuples ne voulaient pas. L’élite politique européenne traite ainsi les peuples européens comme des inconscients ou des incultes qui ne savent pas ce qui est bien pour eux.

La même élite oublie peut-être qu’elle est la première ennemie de l’UE car pour remporter les élections, à certains moments, les politiciens n’hésitent pas à mettre sur le dos des fonctionnaires de l’UE toute la somme des difficultés économiques et sociales de leurs pays respectifs. David Cameron qui veut aujourd’hui démissionner et qui a pourtant pris l’initiative du referendum et a fait campagne pour le OUI a longtemps tapé sur l’UE, critiqué son fonctionnement, son coût pour le budget de la Grande-Bretagne, sa lourdeur administrative, son immixtion dans les affaires intérieures des pays, et aujourd’hui il se dit déçu du résultat ? ah non, il ne devrait pas. David Cameron a semé le vent et il récolte la tempête.

Je partage néanmoins les critiques de David Cameron par rapport au fonctionnement de l’UE. C’est un fonctionnement lourd, peu efficace et budgétivore, où les heureux élus fonctionnaires, Députés et Commissaires de l’UE vivent sur une autre planète. Les salaires sont exorbitants et décalés de la réalité que vivent les peuples Européens. Il en est de même de toutes les autres Institutions internationales à savoir : Union Africaine, CEDEAO (Afrique de l’Ouest), UDEAC (Afrique Centrale), ONU et autres. Toutes ses institutions disposent de gros budgets, les fonctionnaires sont surpayés, mais quel impact réel sur la vie des populations ? quel béninois lambda peut-il dire aujourd’hui dire l’impact de la CEDEAO sur sa vie de tous les jours ? sait-il seulement ce que c’est que ce truc appelé CEDEAO ? les européens au moins savent ce qu’est l’UE, même si les politiciens leur vendent si mal au cours des campagnes.

Les institutions citées plus haut devraient tirer leçon du Brexit et profondément repenser leur fonctionnement. Un tel fonctionnement décalé du quotidien des peuples ne peut que révolter ces derniers contre les institutions en question. Je reste convaincu que si le même vote était organisé dans les autres pays européens aujourd’hui, demain il n’y aura plus d’UE ? mais qui s’en plaindra ? juste les politiciens car l’UE est plus leur chose que celle des peuples. UE, CEDEAO, ONU, UDEAC, UA, etc. doivent alléger leur fonctionnement, réduire les budgets de salaire, réduire les directions et les démembrements, réduire tous les projets budgétivores et inefficaces, être souples, aller rapidement à l’essentiel par des accords négociés dans des cadres diplomatiques et mieux écouter les peuples qui aujourd’hui ne se retrouvent aucunement dans ces gros « machins ».

J’attends maintenant de voir quel sera le futur thème de campagne des partis d’extrême droite et autres xénophobes anglais. L’UE et l’immigration ont longtemps été leur thème de campagne favori, maintenant qu’ils sont satisfaits sur ce point, ils risquent de peiner à trouver d’autres thèmes de campagne.  Ce genre de formation politique ne surfent que sur la haine de l’étranger et les projets de société irréalisable et utopiques.


Benin Rupture : charité bien ordonnée commence par soi-même

06 Avril 2016 : A cette date, Patrice Talon prendra officiellement les rênes du Bénin.  Le maître mot de sa campagne est la « Rupture »et les béninois y ont adhéré à plus de 65%.
Les béninois dans leur grande majorité souhaitent donc rompre avec un système décadent qui a failli et a déçu leurs espoirs. Certes Yayi partira, et Talon mettra lancera la rupture « party ». Néanmoins  pour qu’elle réussisse, la rupture doit avoir lieu au niveau de chaque béninoise et béninois .
Je suis convaincu d’une chose, le peuple a les dirigeants qu’il mérite.

En effet, sans une rupture au personnelle, il n’y aura pas de rupture au niveau national. Le leader peut imprimer le mouvement, mais il appartiendra au peuple de suivre le suivre. Le Général Kérékou a dit en son temps « si vous êtes prêts, je suis prêt ». Je ne sais pas si vous étiez prêt en ce moment !

En 2006, Je me souviens avec quel engouement les béninois avaient adhéré au concept du changement, tellement ils avaient soif d’un style nouveau de gouvernance. Je connais personnellement l’histoire d’un expert en trafic frontalier entre le Bénin et le Nigeria qui avait décidé d’arrêter ses activités illicites et de formaliser ses affaires afin des respecter l’esprit du changement. L’engouement était total, et malheureusement, la déception a été plus profonde que les espoirs suscités.

Je souhaite donc vivement faire encore appel au génie du peuple béninois, pour faire de cette rupture une expérience personnelle. En même temps que Talon installera la rupture au sommet de l’Etat, installons donc individuellement la rupture dans notre quotidien.
Avec quoi devons-nous donc rompre ?

  • La paresse
    la richesse d’une nation est la somme de la richesse de sa population. Travaillons donc avec abnégation pour notre bonheur personnel et pour celui de la nation par ricochets. Sachons que nous sommes tous les maillons d’une chaine et qu’un maillon faible ralenti toute le processus. Un travail bien fait est toujours récompensé. Certains pays sont plus développés que nous, juste parce que les hommes et femmes jouent parfaitement leur partition à leur poste de responsabilité. Ils sont payés à l’heure de travail accompli et tenus responsables pour tout manquement. L’excellence et l’expertise sont le fruit d’un travail acharné et assidu. Toutes les stars de cinéma, musique, sport, et que nous admirons sont de grands travailleurs.
  • Le désordre
    Voiture officielle à toute vitesse avec gyrophare hurlante, même dans les brousses les plus reculées du pays, j’en ai tellement vu que j’en ai eu la nausée. En ville n’en parlons plus, aux heures de pointe, les voitures officielles foncent dans le tas toute sirène hurlante ou prennent tout simplement par les sens interdits. Le code de la route a été bafoué tout le temps qu’a duré le changement. Il y avait le bas peuple et les officiels aux plaques bleues, rouges et gyrophares.
    Dégageons également les trottoirs de nos grandes villes afin de faciliter le déplacement des piétons. Les trottoirs ne sont pas des emplacements de boutiques.  Allons voir juste à côté comment Lomé fait peau neuve.
    Arrêtons de nous comporter comme des sauvages :
  • En jetant des ordures non biodégradables dans les caniveaux,
  • En vidant les puisards de douche dans la rue nuitamment,
  • En violant systématiquement les feux de signalisation,
  • En gaspillant le temps de travail à l’Eglise, à agacer les oreilles du Bon Dieu avec nos prières alors qu’il nous a déjà tout donné et que nous n’avons qu’à tendre la main pour nous en saisir
  • En prenant soin de notre environnement telles que les plages transformées en dépotoirs d’ordure et WC puant à ciel ouvert, sans oublier le lac Nokoué qui vu du ciel ressemble plus à une étendue d’eau saumâtre et pestilentielle qu’au lac abritant l’attraction touristique appelée « la Venise de l’Afrique »
  • En arrêtant les grèves sauvages qui pénalisent l’avenir de la génération future
  • En nous serrant à 8 ou 10 dans des voitures construites pour 5 personnes et communément appelées « 5 places ».
  • En mettant notre santé en danger par la restauration à ciel ouvert, le long des routes enfumées ou proches des dépotoirs à ciel ouvert dans des casseroles non couvertes
  • La sécurité
    Que de camions surchargés dégageant des fumées opaques et toxiques sur nos routes ! que de taxis surchargés de passagers, que de moto surchargées,  que de violations du code de la route, et tout ceci au nez et à la barbes des forces de sécurité, jusqu’à ce qu’un bonjour, tous les fils du destin soient réunis et qu’un camion surchargé se renverse sur deux à trois voitures surchargés en plein marché de Dantokpa.
    Les feux de signalisation sont violés au quotidien si par chance ils fonctionnent. J’ai failli avoir un accident au niveau du carrefour de la Soneb dont le feu est en panne depuis plusieurs mois. Plusieurs grands carrefours du pays connaissent le même sort et personne ne semble s’en émouvoir.
    Je supplierai également nos honorables et respectables forces de sécurité de moins créer d’embouteillage par les contrôles intempestifs des voitures. Même au pas de l’oncle Sam, pays de sécurité par excellence, cela ne se passe pas ainsi. Il y a mieux à faire.
  • La courtoisie
    Que d’insultes dans la circulation ! j’ai surpris plusieurs fois dans la circulation de Cotonou des pères de familles, à moto ou en voiture, s’insulter férocement avec tous les noms d’oiseaux dont le répertoire béninois est garni. Le pire c’est qu’ils ont souvent leurs enfants sur la moto ou dans la voiture. Quelle éducation donnons-nous donc à nos enfants ? Une dame, chef service dans une administration publique n’a pas hésité un jour à répondre à celui qui venait réclamer le règlement de son chèque un lundi à 9h qu’elle ne tolère pas qu’on vienne la déranger en lui réclamant des dettes un lundi matin. C’est à mourir de rire mais triste.
    Dans les banques, les clients sont traités comme des enfants par les caissiers et caissières et gare à vous si vous bronchez, l’agent de sécurité viendra vous rudoyer et vous remettre à votre place. Gardez surtout votre calme lorsque le Monsieur habillé en costume trois pièces ou Agbada à la Obasandjo grille toute la file pour se faire servir avec le sourire au guichet. Sous d’autre cieux, même au Ghana tout près, il aurait été rappelé à l’ordre automatiquement par ceux qui étaient dans la file avant lui
  • Système de santé
    ceci se passe de commentaire. Barack Obama, Francois Hollande, David Cameron et autres puissants de ce monde se soignent dans les hôpitaux de leurs pays. Au Bénin, nous nous battons pour avoir le privilège d’être évacué sur l’Afrique du Sud ou la France. Si une loi pouvait obliger nos dirigeants politiques de premier plan à se soigner dans les hôpitaux du pays, je suis sûr que nos hôpitaux n’auront plus rien à envier à ceux des pays développés.
  • Système scolaire
    Rompons avec les grèves interminables, les amphi sans chaises ni bancs, les taux de réussite calamiteuses aux sessions à Abomey-Calavi, les situations incompréhensibles des enseignants contractuels et communautaires; etc
  • Religion
    Peuple croyant et dévot , la première des prières et la plus efficace, celle que Dieu entend et exauce  immanquablement, c’est le travail bien, avec application et amour. Faites cette prière au moins 8 heures par jour et vous verrez les changements dans votre vie.

Il y a tellement de chaines à rompre mais je préfère m’en arrêter ici en espérant que l’investiture de Talon constituera un nouveau départ, tant pour le pays dans sa globalité que pour chaque béninois pris dans son individualité. Je me rappelle encore cette célèbre citation de Kennedy : « Ne demandez pas ce que l’Amérique a fait pour vous, mais demandez-vous ce que vous avez fait à l’Amérique ».

Ramenons la balle plus près en nous demandant ce que nous avons fait pour notre famille, nos enfants, nos proches. La rupture doit commencer à la maison.

Heureusement, nous disposons des prémices sur lesquelles continuer à bâtir. J’ai eu à rencontrer et je rencontre encore chaque jour des banquiers tout à fait charmants et courtois, des Professeurs et enseignants motivés, des médecins, policiers et infirmiers consciencieux et de nombreux jeunes entrepreneurs qui ne demandent qu’à travailler pour créer la richesse.

 

BENIN LA JOIE

Rue de cotonou en saison pluvieuse

Les belles routes

Voiture Surchargée


Sacre peuple béninois !

Une fois encore les béninois ont bluffe le monde entier, moi-même fils de ce pays en premier. Je n’y croyais pas, vraiment. C’est sur que je réfléchissais trop et regardais trop dans le rétroviseur afin de prévoir de quoi sera fait demain. Le Président sortant, Boni Yayi s’était révélé au fil des années comme un très redoutable animal politique, “détruisant et déchiquetant” tout ce qui s’opposait a lui, hommes comme Institutions de la République. Le summum de sa maitrise politique a été le KO électoral au premier tour des élections présidentielles de Mars 2011 qui avait laissé tous ses opposants et le people groggy. Personne ne pensait qu’il allait oser aller si loin. Mais il l’avait fait et c’était passe comme une lettre à la poste. Mais c’était compté sans le people béninois qui s’était promis de prendre sa revanche, patiemment et tranquillement. Le people savait que 05 ans passaient très vite, il n’y avait aucune raison de se précipiter, de faire du forcing ou faire couler du sang. Le peuple béninois a horreur de la violence et a fait preuve d’une patience et d’une sagesse divine. « Six jours pour le voleur, un jour pour le propriétaire » dit-on dans mon dialecte.

Entre temps Yayi a tenté de faire modifier la constitution pour s’offrir un 3em et surement après un énième mandat, mais rien n’y fit, il trouva sur sa route les Députés, la société civile et l’opinion publique fermement décidés a lui barrer la voie. La phrase qui résumait la méfiance pour ne pas dire la défiance envers le pouvoir en ce moment était : “ Révision constitutionnelle oui, mais pas au temps de Yayi, il ne rassure pas”.

Bon gré mal gré, le Gouvernement a fini par organiser les élections. Il faut avouer que les préparatifs à la CENA et la CNT, vue de l’extérieur étaient plutôt calamiteux. Le CNT, Centre National de Traitement n’avait pas excelle depuis plusieurs années dans les préparatifs des cartes d’électeurs. Les Elections législatives qui avaient eu lieu 01 an plus tôt se sont déroulées dans une ambiance plutôt bizarre, un cafouillage indescriptible au niveau de la distribution des cartes d’électeurs et de la proclamation des résultats. Avec les nouvelles technologies de l’information, la Société Civile et toute structure bien organisée comme les Etats-majors de certains partis politiques avaient compiles les résultats quelques heures seulement après la fermeture des bureaux de vote. Les grandes tendances étaient déjà connues du people connecte. Néanmoins, plus de 7 jours après les élections législatives, la CENA se fendait d’un communique selon lequel les réseaux sociaux publieraient des résultats pouvant troubler la paix et créer des tensions dans le pays et qu’elle était la seule institution habilitée à donner des grandes tendances. En ce moment j’étais tombé des nues et me demandait si cette institution était sérieuse. La CENA pouvait être en retard sur l’évolution technologique de son époque, c’était un fait, mais vouloir imposer ses “tares” à tout un peuple largement au pas avec la modernité, là il fallait oser, et comme le Benin est le pays de tous les extrêmes, la CENA a publié un tel Communiqué, en attendant que les antiques “cantines” qui servaient à transporter les bulletins de votes vers la CENA soient toutes acheminées vers le siège de l’auguste institution à Cotonou.

Tout ceci n’augurait de rien de rassurant pour les élections présidentielles à venir en 2016. Yayi entre temps, vaincu et convaincu qu’il ne pourrait jamais réviser la constitution a tenté par un autre coup de force dont il a le secret d’imposer son jeune Ministre des finances Komi Koutche comme Président de l’Assemblée Nationale. Le jeune échoua au pied du perchoir a une voix près : 41 voix contre 42 pour le nouvel ancien Président du Parlement, le Sphinx Adrien Houngbedji. C’était la première victoire du peuple et un désavoue populaire des manœuvres du Président yayi pour garder le pouvoir dans son cercle de proches dont le Slogan était désormais “Apres nous, C’est nous”. Une vraie liesse populaire avait salué cette élection à Porto-Novo, la Capitale du pays et fief électoral du nouveau Président de l’Assemblée Nationale. Les rumeurs faisaient état de ce que yayi tenterait par ce biais de céder le pouvoir au jeune Ministre avant le terme de son mandate présidentiel en prétextant une maladie ou une indisponibilité handicapante a achever son mandate. Selon la Constitution Béninoise, c’est le Président de l’Assemblée Nationale qui succède au président de la République en cas de décès, démission ou incapacité à exercer le pouvoir d’état durant son mandat.

La marche vers l’organisation des élections présidentielles s’annonçait donc périlleuse, sur un chemin dangereux, truffé de mines et de pièges en tout genre, tant les intérêts en jeu dans ce petit pays, 23em plus pauvre pays au monde semblent colossaux pour les acteurs habitues à prendre leur aise dans ce marigot de bout de terre ou la majorité de la population vit dans la souffrance et la misère.

Tous les ingrédients étaient réunis pour que tout aille de travers. Néanmoins les béninois, peuple croyant et superstitieux se sont mobilisés avec l’énergie de l’espoir et la foi du héros pour réclamer, puis aller chercher leurs cartes d’électeur. Des rumeurs persistantes évoquaient un KO electoral dès le premier tour au profit du candidat Lionel Zinsou, dauphin auto-imposé du Président Yayi et porte flambeau d’une coalition contre nature FCBE-RB-PRD censée rafler 75% des suffrages dès le premier tour des élections présidentielles. En effet, selon les calculs mathématiques inexacts des politiciens, Les FCBE, la coalition de partis qui soutient le Chef de l’Etat Boni Yayi, la RB parti de l’ancien Président Nicéphore Soglo et de l’actuel Maire de Cotonou Lehadi Soglo et le PRD parti de Maitre Adrien Houngbedji Président de l’Assemblée nationale, maitrisent respectivement 40%, 15% et 20% de l’électorat béninois. D’où leurs prévisions du KO électoral dès le premier tour des élections .

Le Président Boni Yayi s’est jeté comme un enragé dans la campagne pour soutenir son champion, le Premier Ministre Lionel Zinsou. Il a mouillé le maillot comme on dit en sport, il a insulté, menacé, inauguré mille projets de développement, posé dix mille premières pierres, parcouru le pays de long en large afin de contrecarrer les velléités présidentielles de son ennemi juré Patrice talon. Ce dernier, puissant homme d’affaires qui a été pendant longtemps le bras financier de Yayi était entre temps tombé en disgrâce auprès du prince de Tchaourou qui l’avait accusé de tentative d’empoisonnement contre sa personne. J’avais consacré un billet à ce évènement socio-politique en son temps. Après plusieurs procédures judiciaires et des rebondissements qui ont tenu en haleine les “laborieuses masses de nos villes et campagnes” pendant plusieurs mois, le Président avait fini par accorder son pardon présidentiel à l’homme d’affaires Patrice Talon, mais les deux n’ont jamais réussi a fumer le calumet de la paix.

Patrice Talon, homme discret, inconnu sur Google en juin 2013 est devenu Candidat à la Présidence de la République Béninoise ainsi que 32 autres prétendants, une liste pléthorique mais une spécificité béninoise.  Au jour J le peuple a su dire son droit. En effet au sortie du premier tour, trois candidats ont raflé 75% des suffrages des électeurs. Dans l’ordre Lionel Zinsou, Patrice talon et l’autre homme d’affaires Sebastien Germain Adjavon. Les partis politiques traditionnels comme le PRD et la RB ont tout simplement été laminés dans leur fiefs électoraux. Pourtant, selon les termes consacrés, ils avaient affirmé dans leurs déclarations de soutien à Lionel Zinsou que leur décision avait été prise après une large consultation de leurs militants à la base…. Et d’autres arguties du jargon politiques que je préfère ne pas évoquer.

Ayant sans doute compris son retard technologique sur le peuple lors des élections législatives, la CENA a publié les grandes tendances quarante-huit heures à peine après la fermeture des bureaux de votes. C’était une première à saluer car même si elle était en retard sur la population de près de 36 heures, l’Auguste institution, organisatrice des élections a su s’affranchir des pressions du Gouvernement pour publier les grandes tendances qui allaient dans le sens des compilations réalisées par les états-majors des partis et des institutions de sondages spécialisées. Les résultats photographiés de plusieurs bureaux de vote circulaient d’ailleurs sur les réseaux sociaux. Après cette grande première et la confirmation de la cours constitutionnelle quelques jours plus tard, les deux qualifiés sont repartis sur le terrain. Patrice Talon avait réussi l’exploit de rassembler autour de sa personne la majorité des perdants du premier tour dont surtout les 3em, 4em et 5em en termes de suffrages obtenus.

A l’issu des votes du second tour, la population savait la nuit même que le candidat Patrice Talon avait rafle la mise en écrasant son rival Lionel Zinsou avec plus de 65% des suffrages. Un vrai plébiscite. La CENA a confirmé les grandes tendances sorties des urnes au plus 24h après la fermeture des bureaux de vote. Et fait rarissime en Afrique, le candidat malheureux Lionel Zinsou a appelé moins de 24 heures après le Président élu pour lui présenter ses vives félicitations. Ce geste historique a permis de désamorcer toute velléité contestataire du camp présidentiel. Cet acte ayant l’élégance des grandes démocraties a apaisé les populations, rassuré les observateurs et confirmer que les populations de ce pauvre et petit pays dans la géopolitique et la géographie mondiale, avait du bon sens et beaucoup de choses à apporter à l’Afrique.

La paix a prévalu. Un changement de régime s’est déroulé sans heurts, sans écoulement de sang, sans coup de feu. Même lorsque les cortèges de deux candidats se rencontraient dans les rues de Cotonou, c’était la fête, embrassades et street dance. Le peuple a fait son choix. Le Président Yayi qui a joué avec le feu lors de cette campagne a été le vrai Directeur de campagne de Talon comme il l’avait été pour Candide Azannai lors des Elections législatives. Si vous souhaitez gagner une élection au Benin, arrangez-vous pour devenir l’ennemi de premier plan de yayi. Vous serez élu à coup sûr.

Une autre grande leçon tirée de ces élections présidentielles est que le Benin est en voie de devenir une nation. En effet , jusque dans un passé récent, les électeurs de la partie septentrionale du pays étaient réputés pour ne voter que pour les ressortissants de leur teroir. Mais tout a été différent lors de ces élections. Les trois candidats arrivés en tête au premier tours étaient tous du sud et malgré les appels de pied de Yayi, les électeurs du nord, à l’occasion du second tour ont dans leur grande majorité voté pour le candidat de la rupture en la personne de Patrice Talon. En cette veille de pâques, l’on peut déclarer qu’une nation nous est née, on l’appellera République du Benin. Merci à Boni Yayi de nous avoir unis en cherchant à nous diviser.

Pour moi l’homme de l’année 2016, c’est le peuple béninois et ce peuple mérite le prix Nobel de la paix 2016 dont j’invite instamment les acteurs de la société civile à porter et défendre la candidature à OSLO dans les semaines qui viennent.

En cette période de Pâques une nation nous est née, on l’appelle le Bénin. En cherchant à nous diviser le Yayi nous a uni car du nord u sud l’aspiration au vrai changement était unanime et irréversible.