L’argent ne fait pas le bonheur, vraiment ?

Article : L’argent ne fait pas le bonheur, vraiment ?
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19 octobre 2013

L’argent ne fait pas le bonheur, vraiment ?

Les africains doivent apprendre à avoir une relation décomplexée avec l’argent. Nous en avons besoin pour donner une éducation décente à nos enfants, pour vivre dans les meilleures conditions, pour nous soigner, pour prendre soin de ceux qui nous chers, bref pour être heureux,  etc.

Malheureusement, notre langage quand il s’agit de l’argent n’est pas souvent très positif. Un exemple : Si vous convoitez une belle femme ou un homme, passeriez-vous temps à le critiquer et à vous en méfier ? Non, quelque soient les arguments de vos amis pour vous décourager, vous ferez tout pour conquérir la personne convoitée. Si cette personne apprend que vous avez du dédain pour elle et que vous la critiquez en son absence, elle ne cèdera pas à vos avances. Alors ne soyons pas surpris de cette pauvreté honteuse qui sévit en Afrique car mentalement, certains africains sont éduqués pour faire barrière à l’afflux de l’argent dans leur vie. Nos pensées et notre langage sont trop négatifs. Les citations comme « l’argent ne fait pas le bonheur« , « il sera difficile aux riches d’aller au paradis », « les riches ne sont pas heureux« , et que sais-je encore sont de malheureuses programmations mentales qui tiennent les richesses éloignées de nous.

Bill Gates a décidé de consacré la majeure partie de sa fortune à la lutte contre la pauvreté et les maladies en Afrique. Plusieurs grands philanthropes américains et européens en font de même et ces œuvres bénéficient surtout aux pays africains. Pensez-vous vraiment que s’ils avaient passé leur vie à se répéter « l’argent ne fait pas le bonheur », « l’argent ne fait pas le bonheur » ils auraient pu amasser cette fortune dont ils mettent une partie à la disposition de l’Afrique aujourd’hui ? Pensez-vous que si les occidentaux n’étaient pas riches ils auraient pu construire les avions, les routes, les navires, les voitures, le téléphone portable, l’ordinateur, les médicaments qui soignent le SIDA aujourd’hui, les vaccins contre la Polio (qui sauvent nos enfants de la paralysie) et tous ces gadgets électroniques qui nous rendent la vie plus agréable aujourd’hui ? Pensez-vous qu’ils auraient pu financer les centres de recherche d’où sortent toutes ces inventions ? Pourquoi de nos jours, les occidentaux et la chine dictent-ils la marche du monde ? Posons-nous la question.

Si l’argent ne fait pas le bonheur, jetons nos portables, nos voitures, nos frigidaires, ne prenons plus l’avion et vivons comme à l’âge de pierre, c’est à dire de chasse et de cueillette et habillons-nous comme le néandertalien.

Mais de grâce, rendez moi un service, avant de retourner à l’âge de la pierre, enseignez à vos enfants les vertus du travail bien fait, de l’honnêteté, de l’équité, de l’altruisme, de la pensée positive, de l’amour du prochain, de la recherche du bien collectif, de la recherche du maximum de gain (argent) possible par un travail décent et honnête. Il en va de la survie de l’Afrique, donc de la race humaine.

Les étapes du progrès

La modernisation de la vie s’est faite progressivement en occident selon des étapes précises, depuis la révolution industrielle du 18èm siècle jusqu’aux nanotechnologies aujourd’hui. L’africain à quelques rares exceptions près est entré dans l’ère moderne presque sans transition et sans préparation mentale. Nous nous  contentons de consommer les Téléphones portables Hi-tech, voitures sorties d’usine, Tv Led et plasma et que sais-je encore des derniers gadgets à la mode. Aucun pays ou continent ne peut se développer juste en étant une société de consommation. Il faut absolument suivre des étapes sinon le choc culturel est trop grand. La preuve en est selon plusieurs sociologues que si on déportait toute la population du Danemark vers un pays Africain et en même temps on envoyait la population du pays africain au Danemark, 20 ans plus tard, le pays africain serait comme le Danemark et ce Danemark serait comme un pays africain. La richesse ou le développement est donc avant tout une affaire d’attitude et de mentalité. Ce n’est pas une affaire d’équipement technologique. Comment pouvons nous nous développer lorsque les canaux d’évacuation des eaux usées dans nos villes sont transformées en dépotoirs et toilettes à ciel ouvert par les populations, les toilettes dans certaines maisons de nos capitales sont encore des trous creusées dans les maisons, l’on jette des papiers ou des sachets plastiques dans les rues en toute impunité, les plages sont transformées en tas d’ordure, les voitures de plus de 30 ans circulent et polluent allègrement notre environnement,

Port de pêche du Boulbinet à Conakry
Port de pêche du Boulbinet à Conakry

L’Afrique doit aussi apprendre à produire ce qu’elle consomme car comme l’a si bien dit un monsieur que je respecte beaucoup – Je cite  » Il n’y a pas de progrès lorsque le cannibale commence à manger avec la fourchette ».   Je complète en disant qu’il demeure cannibale. Pensons-y. L’africain doit reconnaître et assumer aujourd’hui qu’il sera l’auteur de son propre bonheur ou malheur. Quand nous prendrons conscience de cela, nous pourrons stopper ce néo colonialisme de la société de consommation qui semble nous menacer. Nul ne le fera à notre place. L’une des pire manifestations de cet occidentalisation aveugle de la vie africaine est le fait de porter le costume 3 pièces dans ce chaud climat africain et de mettre la climatisation à fond au bureau pour lutter contre la chaleur que nous ressentons. Je suis convaincu que si c’était les européens qui vivaient sous notre climat, jamais le costume trois pièces n’aurait existé.

 

 

Intellectuels et pauvreté mentale

Cette pauvreté mentale est malheureusement aussi le fait de certains intellectuels africains qui gagneraient beaucoup à élever le niveau du débat dans ce continent. En effet, Il est grand temps que nos frères dits intellectuels arrêtent de voir le néo-colonialisme partout et se demandent ce que nous avons fait de nos pays après plus de 50 d’indépendance. Regardons-nous en face et reconnaissons qu’à quelques rares exceptions près, tous les pères de l’indépendance ont lamentablement échoué.

La Corée du Sud était au même niveau de développement que les pays africains en 1950. Aujourd’hui ce pays est la 11èm puissance économique mondiale. Les coréens se sont juste pris au sérieux, ont su tirer intelligemment profit de la technologie des occidentaux sans pour autant aller à l’affrontement et aujourd’hui ils peuvent être fiers. Samsung, Daewoo, Hyundai, pour ne citer que ceux-là sont la preuve de ce que ce peuple a pris son destin en main. Le tout n’est pas de dénoncer mais aussi de savoir reconnaître ses faiblesses et manœuvrer avec sagesse dans le champ des intérêts économiques pour tirer son épingle du jeu.

Le temps n’est plus aux dénonciations du colonialisme et autres je ne sais quelle diabolisation de l’occident. Profitant des errements diplomatiques, de l’incapacité organisationnelle et du manque de courage des africains qui trainaient de réunions inutiles en rencontres budgétivores, les djihadistes  décidèrent de contrôler le reste du Mali. Ce fût la France tant décriée entre temps qui intervint pour arrêter le massacre. Aujourd’hui, la France est encore sollicitée pour arrêter les dégâts en Centrafrique. Africains et africaines, c’est le temps de la réflexion, de la méditation, de l’écoute, de l’intelligence, du travail bien fait, de la sagesse et du courage.

 

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Commentaires

Lydie
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une analyse pertinente qui nous exhorte au travail.
Du courage et que la main invisible nous aide à changer
de mentalité.
L'éducation seule peut nous aider à y parvenir. Travaillons alors pour
nous et les générations futures.
C'est vraiment heureux que certains africains comme vous sont conscients
de la situation dramatique dans laquelle nous vivons.