Le « vieillard » Eto’o, un exemple à suivre pour tous les africains
Il a répondu à son entraîneur sur le terrain. José Mounrinho le « Spéecial One » avait traité Eto’o de « Vieux ». Eto’o n’a pas tenu à répondre en tant que tel dans les médias. Il a répondu à son entraîneur lors du match de Chelsea contre Totenham le week-end suivant. ll s’est illustré en marquant un but et en délivrant une passe décisive. Mais l’image du week-end aura été la marche de vieillard grabataire que Eto’o a esquissé après son but. Il a répondu aux yeux du monde à son entraîneur qui a pris la chose avec le sourire.
Cela me rappelle les paroles de mon Père il y a une dizaine d’année. J’étais très énervé contre un supérieur qui m’avait traité sans égards. Mon Père m’a dit cette phrase que je n’ai jamais oubliée : « Mon fils, la meilleure des colère est celle qui te pousse à travailler plus dur ». J’ai paraphrasé le dicton de la langue « fon » du centre du Bénin. Depuis ce jour, je me suis toujours servi de ma colère pour avancer dans chaque situation. Les critiques m’amènent à me surpasser, à réaliser de grandes choses, à relever des défis.
Aujourd’hui l’Afrique et les africains sont à tort ou à raison traités de tous les petits noms et avec condescendance par leurs interlocuteurs étrangers. Mais que pouvons nous faire contre cet état de choses ? Ce n’est pas seulement d’intenter des actions en justice, de répondre sur les radios et plateaux de TV, mais de démontrer par les faits ce que nous valons.
J’espère bien que Eto’o fera de même avec les lions indomptables du Cameroun au mondial. On raconte que les africains sont trop fêtards et trop peu disciplinés pour remporter une coupe du monde. L’exemple des sénégalais durant le mondial 2002 en est une illustration. Après leur victoire en huitième de finale, au lieu de rester concentrés, ils ont fait la fête toute la nuit en boîte. Le résultat a été une élimination en quart de finale par la Turquie.
Les Togolais ont gâché leur unique participation à un mondial par des disputes interminables autour des primes de match. C’était la grande honte de tout un continent. Les exemples sont légions de j’espère que toutes les frustrations et colères seront transformées en actions positives par les représentants africains au prochain mondial brésilien.
Vouloir c’est pouvoir dit-on. Nous avons tellement de preuves de personnes qui ont renversé des montagnes et rendu l’impossible possible rien que par leur seule force de volonté. « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ». C’est l’une de mes citations préférées.
En Afrique, nous nous plaignons souvent de manque de moyens financiers, de pauvreté, etc. Ces raisons sont souvent mis en avant pour justifier la médiocrité de nos vies et de nos pays. Mais je crois fermement que le manque de moyen et la pauvreté doivent être de puissants leviers mentaux qui doivent nous pousser à l’action pour que les générations futures vivent dans un meilleur Afrique, un meilleur monde. Le meilleur est possible et dans tous les pays où il y a eu une prise de conscience de la classe politique, les résultats ont suivi. Les Ghanéens sous le leadership d’un certain Jerry Rawlings ont entamé une révolution sociale et économique depuis une trentaine d’années bientôt. Les résultats sont palpables de nos jours. Le Ghana est cité en exemple dans tous les pays africains pour son extraordinaire bond en avant sur le plan économique. Les ressortissants ouest-africains courent à Accra pour se former dans tous les domaines. Et pour couronner le tout, Le Ghana a découvert d’importants gisements de pétrole. Soyons clairs, le pays ne comptait pas sur cette manne pétrolière avant d’entamer sa révolution mentale, sociale et économique, mais voilà ils ont décidé, ils se sont mis au travail et Dieu a sûrement voulu les accompagner en leur apportant à sa manière une source abondante de devises pour financer tous leurs projets. Dieu a dû se rendre compte que ces gens pouvaient sérieusement bien gérer cette manne.
N’attendons pas les moyens avant de nous mettre au travail. Lançons nous dans la réalisation du meilleur, mettons l’excellence dans tout ce que nous faisons et des miracles se produiront. J’en ai fait l’expérience plusieurs fois dans ma vie, j’ai vu des gens le faire, j’ai vu tout un peuple le faire avec succès.
Les pays tels que le Cap-Vert, le Botswana, le Ghana pour ne citer que ceux-là ont fait des bonds de géant en une trentaine d’années, donc juste une génération. Des hommes en ont eu marre un jour de la médiocrité, de la pauvreté et ses corolaires. Ils ont insufflé un nouveau dynamisme à leurs concitoyens par leurs actions. Par exemple, afin de promouvoir l’hygiène et loin de tout stérile populisme, Rawlings n’hésitait pas à descendre dans les marchés ghanéens pour balayer lui-même les ordures. Aujourd’hui, le Ghana est l’un des pays les plus propres du continent. Le peuple est toujours prêt à suivre lorsque l’exemple vient d’en haut. Nos Leaders doivent souvent se répéter cette citation : « de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités ».
La Présidente Joyce BANDA du Malawi, une femme admirable a préféré ne pas suivre tout comme une brebis la consigne de l’Union Africaine (des Chefs d’Etat). Elle s’est promise d’arrêter et de remettre à la CPI le Président soudanais si jamais ce dernier mettait les pieds au Malawi. Elle n’a pas eu peur d’être mise en quarantaine par les autres dinosaures, elle sait qui elle est et cela a fait toute la différence. Elle a quelque part donné un peu de fierté à tout un continent où les dirigeants sont traités comme des « phénomènes » à part par les autres chefs d’Etat du monde.
Nous avons la possibilité de faire de ce continent le meilleur endroit où vivre sur cette terre. Il suffit juste d’avoir plus de Eto’o, de Rawlings, de Joyce Banda, de Cheikh Anta Diop et j’en passe.
La meilleure des colères est celle qui te pousse à travailler plus dur.
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