Benin Rupture : charité bien ordonnée commence par soi-même

Article : Benin Rupture : charité bien ordonnée commence par soi-même
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3 avril 2016

Benin Rupture : charité bien ordonnée commence par soi-même

06 Avril 2016 : A cette date, Patrice Talon prendra officiellement les rênes du Bénin.  Le maître mot de sa campagne est la « Rupture »et les béninois y ont adhéré à plus de 65%.
Les béninois dans leur grande majorité souhaitent donc rompre avec un système décadent qui a failli et a déçu leurs espoirs. Certes Yayi partira, et Talon mettra lancera la rupture « party ». Néanmoins  pour qu’elle réussisse, la rupture doit avoir lieu au niveau de chaque béninoise et béninois .
Je suis convaincu d’une chose, le peuple a les dirigeants qu’il mérite.

En effet, sans une rupture au personnelle, il n’y aura pas de rupture au niveau national. Le leader peut imprimer le mouvement, mais il appartiendra au peuple de suivre le suivre. Le Général Kérékou a dit en son temps « si vous êtes prêts, je suis prêt ». Je ne sais pas si vous étiez prêt en ce moment !

En 2006, Je me souviens avec quel engouement les béninois avaient adhéré au concept du changement, tellement ils avaient soif d’un style nouveau de gouvernance. Je connais personnellement l’histoire d’un expert en trafic frontalier entre le Bénin et le Nigeria qui avait décidé d’arrêter ses activités illicites et de formaliser ses affaires afin des respecter l’esprit du changement. L’engouement était total, et malheureusement, la déception a été plus profonde que les espoirs suscités.

Je souhaite donc vivement faire encore appel au génie du peuple béninois, pour faire de cette rupture une expérience personnelle. En même temps que Talon installera la rupture au sommet de l’Etat, installons donc individuellement la rupture dans notre quotidien.
Avec quoi devons-nous donc rompre ?

  • La paresse
    la richesse d’une nation est la somme de la richesse de sa population. Travaillons donc avec abnégation pour notre bonheur personnel et pour celui de la nation par ricochets. Sachons que nous sommes tous les maillons d’une chaine et qu’un maillon faible ralenti toute le processus. Un travail bien fait est toujours récompensé. Certains pays sont plus développés que nous, juste parce que les hommes et femmes jouent parfaitement leur partition à leur poste de responsabilité. Ils sont payés à l’heure de travail accompli et tenus responsables pour tout manquement. L’excellence et l’expertise sont le fruit d’un travail acharné et assidu. Toutes les stars de cinéma, musique, sport, et que nous admirons sont de grands travailleurs.
  • Le désordre
    Voiture officielle à toute vitesse avec gyrophare hurlante, même dans les brousses les plus reculées du pays, j’en ai tellement vu que j’en ai eu la nausée. En ville n’en parlons plus, aux heures de pointe, les voitures officielles foncent dans le tas toute sirène hurlante ou prennent tout simplement par les sens interdits. Le code de la route a été bafoué tout le temps qu’a duré le changement. Il y avait le bas peuple et les officiels aux plaques bleues, rouges et gyrophares.
    Dégageons également les trottoirs de nos grandes villes afin de faciliter le déplacement des piétons. Les trottoirs ne sont pas des emplacements de boutiques.  Allons voir juste à côté comment Lomé fait peau neuve.
    Arrêtons de nous comporter comme des sauvages :
  • En jetant des ordures non biodégradables dans les caniveaux,
  • En vidant les puisards de douche dans la rue nuitamment,
  • En violant systématiquement les feux de signalisation,
  • En gaspillant le temps de travail à l’Eglise, à agacer les oreilles du Bon Dieu avec nos prières alors qu’il nous a déjà tout donné et que nous n’avons qu’à tendre la main pour nous en saisir
  • En prenant soin de notre environnement telles que les plages transformées en dépotoirs d’ordure et WC puant à ciel ouvert, sans oublier le lac Nokoué qui vu du ciel ressemble plus à une étendue d’eau saumâtre et pestilentielle qu’au lac abritant l’attraction touristique appelée « la Venise de l’Afrique »
  • En arrêtant les grèves sauvages qui pénalisent l’avenir de la génération future
  • En nous serrant à 8 ou 10 dans des voitures construites pour 5 personnes et communément appelées « 5 places ».
  • En mettant notre santé en danger par la restauration à ciel ouvert, le long des routes enfumées ou proches des dépotoirs à ciel ouvert dans des casseroles non couvertes
  • La sécurité
    Que de camions surchargés dégageant des fumées opaques et toxiques sur nos routes ! que de taxis surchargés de passagers, que de moto surchargées,  que de violations du code de la route, et tout ceci au nez et à la barbes des forces de sécurité, jusqu’à ce qu’un bonjour, tous les fils du destin soient réunis et qu’un camion surchargé se renverse sur deux à trois voitures surchargés en plein marché de Dantokpa.
    Les feux de signalisation sont violés au quotidien si par chance ils fonctionnent. J’ai failli avoir un accident au niveau du carrefour de la Soneb dont le feu est en panne depuis plusieurs mois. Plusieurs grands carrefours du pays connaissent le même sort et personne ne semble s’en émouvoir.
    Je supplierai également nos honorables et respectables forces de sécurité de moins créer d’embouteillage par les contrôles intempestifs des voitures. Même au pas de l’oncle Sam, pays de sécurité par excellence, cela ne se passe pas ainsi. Il y a mieux à faire.
  • La courtoisie
    Que d’insultes dans la circulation ! j’ai surpris plusieurs fois dans la circulation de Cotonou des pères de familles, à moto ou en voiture, s’insulter férocement avec tous les noms d’oiseaux dont le répertoire béninois est garni. Le pire c’est qu’ils ont souvent leurs enfants sur la moto ou dans la voiture. Quelle éducation donnons-nous donc à nos enfants ? Une dame, chef service dans une administration publique n’a pas hésité un jour à répondre à celui qui venait réclamer le règlement de son chèque un lundi à 9h qu’elle ne tolère pas qu’on vienne la déranger en lui réclamant des dettes un lundi matin. C’est à mourir de rire mais triste.
    Dans les banques, les clients sont traités comme des enfants par les caissiers et caissières et gare à vous si vous bronchez, l’agent de sécurité viendra vous rudoyer et vous remettre à votre place. Gardez surtout votre calme lorsque le Monsieur habillé en costume trois pièces ou Agbada à la Obasandjo grille toute la file pour se faire servir avec le sourire au guichet. Sous d’autre cieux, même au Ghana tout près, il aurait été rappelé à l’ordre automatiquement par ceux qui étaient dans la file avant lui
  • Système de santé
    ceci se passe de commentaire. Barack Obama, Francois Hollande, David Cameron et autres puissants de ce monde se soignent dans les hôpitaux de leurs pays. Au Bénin, nous nous battons pour avoir le privilège d’être évacué sur l’Afrique du Sud ou la France. Si une loi pouvait obliger nos dirigeants politiques de premier plan à se soigner dans les hôpitaux du pays, je suis sûr que nos hôpitaux n’auront plus rien à envier à ceux des pays développés.
  • Système scolaire
    Rompons avec les grèves interminables, les amphi sans chaises ni bancs, les taux de réussite calamiteuses aux sessions à Abomey-Calavi, les situations incompréhensibles des enseignants contractuels et communautaires; etc
  • Religion
    Peuple croyant et dévot , la première des prières et la plus efficace, celle que Dieu entend et exauce  immanquablement, c’est le travail bien, avec application et amour. Faites cette prière au moins 8 heures par jour et vous verrez les changements dans votre vie.

Il y a tellement de chaines à rompre mais je préfère m’en arrêter ici en espérant que l’investiture de Talon constituera un nouveau départ, tant pour le pays dans sa globalité que pour chaque béninois pris dans son individualité. Je me rappelle encore cette célèbre citation de Kennedy : « Ne demandez pas ce que l’Amérique a fait pour vous, mais demandez-vous ce que vous avez fait à l’Amérique ».

Ramenons la balle plus près en nous demandant ce que nous avons fait pour notre famille, nos enfants, nos proches. La rupture doit commencer à la maison.

Heureusement, nous disposons des prémices sur lesquelles continuer à bâtir. J’ai eu à rencontrer et je rencontre encore chaque jour des banquiers tout à fait charmants et courtois, des Professeurs et enseignants motivés, des médecins, policiers et infirmiers consciencieux et de nombreux jeunes entrepreneurs qui ne demandent qu’à travailler pour créer la richesse.

 

BENIN LA JOIE

Rue de cotonou en saison pluvieuse

Les belles routes

Voiture Surchargée

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