Renouvellement touts azimuts de la vieille classe politique mondiale
Du Bénin à la Gambie, des Etats-Unis à la France en passant par le Canada, la classe politique traditionnelle mondiale perd du terrain.
Les peuples du monde entier sont entrain de retirer leur confiance aux politiciens de carrière pour confier le pouvoir à des novices en politique, des jeunes ou des hommes d’affaires.
Le cas du Bénin de 1991 à 2016
Le peuple béninois en particulier n’a jamais élu un politicien ou un chef de parti politique à la Présidence du pays depuis l’avènement de la démocratie en 1991. Le premier Président de l’ère du renouveau, Nicéphore Soglo n’était pas un politicien et il a perdu le pouvoir dès qu’il s’est mis à faire le jeu de politiciens et en créant un parti politique. Son successeur, le Général Kérékou, ancien nouveau président s’était présenté en indépendant même si sa candidature était soutenue par un conglomérat de partis politiques. Boni Yayi en 2006 était élu en indépendant, sans parti politique. Patrice Talon également est arrivé au pouvoir sans étiquette politique. Ceci montre le niveau de défiance de la population béninoise envers les politiciens de carrière que le peuple considère comme une colonie de menteurs, voleurs des deniers publics et qui s’enrichissent sur le dos du peuple en s’attribuant des avantages énormes tandis que le reste du pays végète dans une misère abjecte.
La politique en effet semble être devenue le raccourci idéal pour certaines personnes qui ne réussissent ni dans la affaires, ni dans une carrière professionnelle. Des individus n’ayant jamais rien réussi de leur vie, deviennent du jour au lendemain des privilégiés de la République avec voitures de fonction, Villas, chauffeurs et des avantages à faire pâlir d’envie le malheureux qui se bat au quotidien pour sa survie.
Dans le reste du monde
Tout dernièrement, en Gambie, c’est un homme d’affaires qui a pu faire tomber l’inamovible Yahya Djamé.
Aux Etats-Unis, la voie semblait toute tracée pour Hilary Clinton, la première femme candidate nominée par un grand parti américain, mais à l’arrivée, c’est le populiste Donald Trump qui lui a ravi le sésame de la maison Blanche. Les démocrates croyaient affaiblir Trump avec les affaires sur la Russie, mais ce sont toujours les Républicains qui ont gagnés les 4 élections partielles des députés qui ont eu lieu depuis l’élection de Trump.
Au Canada, le jeune Kevin Trudeau a ravi la vedette à toute la classe politique traditionnelle en devenant le premier Ministre de ce grand pays à un très jeune âge.
L’épiphénomène est devenu un raz-de-marée, voire même un tsunami en France avec l’arrivée fracassante au pouvoir d’Emmanuel Macron et la vague des députés en marche qui a obtenu la majorité absolue à l’Assemblé Nationale Française, balayant ainsi les politiciens de carrière comme des fétus de paille.
Les politiciens n’ont toujours pas compris que les peuples en ont assez d’eux
Le pire c’est que les politiciens ne semblent pas avoir compris que les peuples du monde entier en avaient marre de l’immobilisme, de l’affairisme au sommet des Etats ainsi que des promesses non tenues. Aucune aile politique, droite ou gauche n’arrivait à apporter un changement réel dans la vie des peuples. Les choses vont en s’empirant pour les populations. Le taux de chômage ne baisse pas et la vie devient de plus en plus dur chaque jour que Dieu fait.
La déception Barack Obama
La plus grande déception a été celle de Barack Obama, dont les américains et le monde attendaient vraiment beaucoup. Les américains espéraient vraiment que Obama allait pouvoir apporter des changements à l’exercice du pouvoir d’Etat, se libérer des carcans institutionnels et permettre au peuple de voir des changements réels. Les américains s’attendaient à ce que les pratiques politiques changent, que l’establishment soit secoué et que le pouvoir soit vraiment rendu au peuple. Obama a même reçu un prix Nobel de la Paix par anticipation. Malheureusement, il n’a pas réussi à se libérer de l’establishment politique et ses deux mandats ont été rythmés par une lutte continue avec le congrès républicain.
L’élection surprise de Donald Trump est une fois encore le résultat de l’incapacité des politiciens traditionnels à répondre aux aspirations des peuples. La politique est devenue trop prévisible, stéréotypée avec des codes de conduite et des arcanes, des limites d’action et de trop nombreuses promesses non tenues devenues entre temps la norme.
Les politiciens de carrière, imbus de leur personnes et surs de savoir mieux que le peuple ce qu’il faut pour son bonheur n’ont pas pris toute la mesure de l’élection de Emmanuel Macron et le balayage de la gauche et de la droite à l’assemblée nationale française. Les diverses déclarations des politiciens après les élections sont toutes plus egocentriques les unes que les autres.
Les politiciens dans le déni
Après l’élection de Emmanuel Macron, certains politiciens avertissent le peuple de la gueule de bois qui les attend quand macron les aura déçus. Pensent-ils que c’était la jouissance avec eux ?
D’autres accusent les votants de de s’être trompé en voulant tout changer aussi brusquement. Une recomposition aurait dû se faire de façon consensuelle. Comment trouver un consensus avec un groupe de politiciens qui n’a pas trouvé les mots pour condamner François Fillon et l’exclure de leurs rangs après les scandales ayant entouré lui et son épouse durant la campagne ? comment trouver du consensus avec une clique qui n’a pas jugé utile de rappeler à marine le Pen qu’elle est une citoyenne comme les autres et qu’elle devait répondre à une convocation chez le juge comme tout justiciable ? les politiciens français se sont faits Hara-kiri avec toutes les affaires qu’ils ont trainées durant la campagne. On ne peut autant berner un peuple, vivre à ses dépens, sucer son sang et espérer en plus que ce peuple vous donne un blanc-seing pour continuer à le voler et le martyriser avec une fonction officielle.
François Fillon a jugé son élimination « Cruelle ». N’a-t-il pas été cruel lui, envers les français ?
Henri Guaino a certainement décroché la palme de l’arrogance politique en traitant de « A vomir » les électeurs de sa circonscription électorale qui l’ont purement et simplement renvoyé à ses chères études.
Puissent les politiciens comprendre que les temps ont changé et que les peuples veulent avoir des dirigeants à leur écoute et qui se penchent sur leurs problèmes. S’ils n’arrivent pas à comprendre cela, s’ils n’arrivent pas à faire la politique autrement, les peuples susciteront encore d’autres Donald Trump, Trudeau, Macron, Talon, etc. Et pour ceux qui espèrent un retour en arrière, ils n’ont qu’à bien se tenir. Les populations du monde sont aujourd’hui en quête du bonheur par tous les moyens et un discours politique ordinaire ne peut plus les satisfaire.
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