Salvador : Libérez Beatriz Evelyn car j’accuse

Article : Salvador : Libérez Beatriz Evelyn car j’accuse
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14 juillet 2017

Salvador : Libérez Beatriz Evelyn car j’accuse

Ce reportage que j’ai suivi sur une chaîne de Télé il y a 5 jours m’a fait froid dans le dos. La jeune Evelyn Beatriz Hernandez Cruz, une pauvre adolescente du Salvador, un pays d’Amérique du Sud a été condamnée par la justice de son pays à 30 ans de prison pour fausse couche. Rappelons que selon le reportage, elle aurait été violée plusieurs fois par les membres d’un gang. La justice a-t-elle seulement cherché à comprendre le calvaire de cette jeune fille ? les juges et le procureur à charge ont-ils seulement imaginé ce que c’est d’avoir son corps violenté, déshonoré et souillé par des hommes ? devant une telle injustice, je ne peux me taire, alors je prends ma plume pour accuser :
Oui, j’accuse.
J’accuse le système judiciaire du Salvador d’être dirigé par des juges sans cœur et sans loi.
J’accuse les leaders des pays occidentaux d’être restés silencieux devant le drame de cette jeune fille
J’accuse le Secrétaire Général de l’ONU de ne pas avoir saisi le cas de Beatriz à bras le corps
J’accuse les leaders des pays sud-américains  d’être restés passifs et hypocrites devant le drame de cette jeune fille en particulier et des jeunes salvadoriennes en général
J’accuse les autorités salvadoriennes de laisser les jeunes végéter dans la pauvreté et l’ignorance qui sont le terreau de ces violences de gang.
J’accuse l’Eglise et le Pape de partialité et de passivité dans ce drame.
J’accuse l’Eglise et le clergé de manquer de compassion et surtout de se substituer à Dieu car les lois répressives anti-avortement sont basées sur des considérations religieuses d’une autre époque.

Et tous les matins je prie :

je prie pour Beatriz Evelyn.
Je prie pour la voir en liberté,
Je prie juste pour qu’elle puisse sourire chaque matin.
Je prie pour qu’elle s’accroche à la vie,
je prie pour qu’elle garde la foi en l’être humain
Je prie pour qu’elle ne se sente pas seule
Je prie pour qu’elle puisse surmonter le traumatisme consécutif à ce viol collectif
Je prie pour qu’elle puisse connaître le bonheur un jour.
Je prie pour qu’elle puisse continuer à rêver à l’amour et aux contes de fées comme toute jeune fille de son âge
Je prie pour qu’un changement intervienne dans le système judiciaire de ce pays afin que les femmes pauvres ne soient plus soumises à cette justice aveugle et sans cœur.

Que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre à Béatriz Evelyn.

Même si elle a commis un péché en avortant, laissons Dieu en juger. Elle est tombée enceinte contre sa volonté. Ses rêves ont été brisés. Qu’à fait la justice à ses violeurs ? les brigands ont-ils été recherchés, retrouvés et condamnés ?
La femme, surtout celle qui a été violée a devant Dieu et devant les hommes la liberté de choisir de garder ou de mettre fin à la grossesse consécutive à ce viol. C’est sa vie qui est engagée et c’est son corps.

J’invite toutes les âmes sensibles de cette planète, toutes les personnes qui ont une parcelle de pouvoir à intervenir et retirer Beatriz des griffes d’une justice inique.

J’invite le Pape, Le Secrétaire Général de l’ONU, Le Comité des droits de l’homme de l’ONU, La directrice de l’UNICEF, Michelle Bachelet, Brigitte Macron, Melania Trump, Theresa May et toutes les premières dames européennes à prendre à bras le corps le cas de cette jeune fille afin qu’elle recouvre sa liberté.

Dire que Simone Veil est partie il y a seulement quelques jours. J’attends de voir la Simone Veil salvadorienne.

Je ne peux finir sans reprendre ce texte touchant de Martin Niemöller

« Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas communiste.

Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas Juif.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas syndicaliste.

Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas catholique.

Et lorsqu’ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester. »

MARTIN NIEMÖLLER, DACHAU

« aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame. »
Simone Veil – discours de Simone Veil du 26 novembre 1974 sur l’IVG

 

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