Les légendes du Fâ : Toula Gbe
Toula do logbé. Ce signe est de bon augure pour une personne qui a déjà échoué à plusieurs examens par exemple. Si un tel signe apparaît à la consultation, le Boconon (prêtre du Fâ) va assurer au consultant que même s’il ne fait pas de grandes révisions, il réussira à son examen.
Toula Medji
Le porteur du signe Toula Medji n’est pas souvent grand de taille. Il est de teint bronzé, un peu clair. Il fait les choses avec soin, en prenant tout son temps, il n’est pas souvent pressé. Il aura souvent des conflits, non pas avec des personnes de son rang mais d’un rang social élevé. On tentera de lui arracher des choses ou idées lui appartenant. Si le conflit n’est pas vite résolu, ceux qui sont en lutte avec lui finiront par mourir.
Le travailleur sera récompensé
C’est l’histoire de l’écureuil. Ce petit animal, très timide n’aime pas apparaître en public. Il s’est éloigné de la communauté et s’est consacré à cultiver son champ. Il l’a cultivé avec soin. Son champ était très beau à voir et très bien aménagé. Un jour, le bouc parcourait la forêt et tomba par hasard sur le champ de l’écureuil. Le bouc se dit qu’il ne pouvait laisser ce petit animal insignifiant avoir le mérite d’un tel champ. Il décida donc d’exproprier l’écureuil et de se faire passer pour le propriétaire du champ. Le bouc menaçait l’écureuil de l’écraser d’un coup de patte s’il ne renonçait pas au champ. Le conflit dégénéra et les deux protagonistes se retrouvèrent devant le tribunal de Mintolonfin, le grand roi de l’univers, Roi des animaux et des hommes.
Ne sachant comment trancher cette affaire épineuse, le Roi de l’univers consulta le Fa. Le Fa recommanda au Roi de prendre deux grands pots en terre cuite, de les remplir de pierre mais de dissimuler également un espion dans chaque pot de terre. Les deux pots furent donc posés le lendemain matin sur la place publique et devant tous les villageois, hommes et animaux réunis. Le Roi ordonna au bouc et à l’écureuil de se charger chacun d’un pot, de faire le tour du village et de revenir. Ils devaient partir les deux dans des directions opposées. Durant son périple, le bouc se parlait à lui-même à haute voix disant : « Comment ce petit animal insignifiant, cet écureuil si timide peut-il me résister ? Pourquoi doit-il être si compliqué de lui arracher ce champ ? On verra bien ce qu’on verra. ». De son côté, l’écureuil se lamentait aussi à haute voix avec sa charge sur la tête : « C’est pourtant mon champ, le fruit de mes efforts, pourquoi le bouc veut-il me l’arracher ainsi ? ». Aucun des deux animaux ne savait que des espions du Roi étaient cachés dans les pots de terre qu’ils portaient.
Lorsqu’ils furent revenus de leur tour du village, le Roi les fit décharger, ouvrit les pot de terre et les espions du Roi en sortirent. Chaque espion fit publiquement son rapport au Roi en rapportant fidèlement ce qu’ils avaient entendu en étant cachés dans le pot de terre. Tout le village eut alors la preuve que le champ n’appartenait pas au bouc. Comme sanction, le bouc fut donc immolé sur la place publique. C’est depuis ce jour que le bouc est devenu l’unique l’animal qu’on immole toujours aux divinités des places publiques.
Pour écouter cette histoire sous forme de chanson interprété par l’artiste béninois Ebawade, cliquez ici.
Commentaires