Sagesse africaine : les vertus du silence

Article : Sagesse africaine : les vertus du silence
Crédit: Sohel Patel - Pexels
6 octobre 2024

Sagesse africaine : les vertus du silence

Je vais vous raconter l’histoire d’un conflit qui oppose deux coépouses. L’une palabre sans cesse et crée le conflit, accusant faussement l’autre de provoquer les disputes. Face à tant d’adversité, comment se comporter ? Réponse dans ce billet. Après l’avoir lu, croyez-moi, vous garderez toujours votre calme dans les situations de dispute !

Deux coépouses se disputaient et se battaient presque tous les jours. Celle qui provoquait la bagarre (la nouvelle femme) s’arrangeait toujours pour faire croire au mari que c’était sa co-épouse (la première femme) qui était la provocatrice. Comme elle était une bonne comédienne, elle arrivait toujours à convaincre le mari. Ce dernier, en bon féodal, punissait sa première femme maison. La malheureuse première épouse finit par en avoir assez d’être maltraitée et alla donc consulter le boconon (le devin). Le boconon tira le sort et lui recommanda la chose suivante :

– Chaque fois que ta coépouse commence à t’insulter, bois une grande gorgée d’eau mais n’avale pas l’eau – garde le liquide en bouche et ne le recrache pas. Tant qu’elle sera entrain de t’insulter et te provoquer verbalement, garde l’eau dans ta bouche. N’en perd pas une seule goutte ni ne l’avale, sinon il t’arrivera malheur.

La femme trouva la prescription bizarre, mais elle décida néanmoins de suivre les conseils du devin. Dès que la provocatrice déclencha une nouvelle dispute, la seconde femme courut boire un verre d’eau et garda le liquide dans sa bouche. Elle ne pouvait retorquer à la seconde femme malgré toutes les provocations verbales dont elle était l’objet. Si elle ouvrait la bouche, l’eau allait se verser et le devin l’avait mise en garde de ne perdre une seule goutte d’eau. Elle dut donc supporter toutes les insultes de la seconde femme, malgré elle.  

La première femme ne pouvant parler, seule la coépouse provocatrice donnait de la voix dans la cour. Le mari revint plus tôt ce jour là et décida de se dissimuler dans les buissons pour découvrir par ses propres yeux et entendre de ses propres oreilles la manière dont ses coépouses se disputaient. Quelle ne fût pas sa surprise, après plusieurs minutes de surveillance, de se rendre compte que sa première femme, qu’il punissait souvent, ne parlait pas, mais seule la seconde s’en donnait à cœur joie avec insultes et provocations.

Le mari entra donc dans la maison, et arrêta net sa seconde femme qui essayait encore de le convaincre que la première femme était une peste provocatrice. Le mari répudia la méchante seconde épouse et rendit justice à celle qui avait de l’eau en bouche.

Elle avait de l’eau en bouche – Elle ne pouvait rien dire, malgré toutes les provocations. Le boconon avait fait montre d’une sagesse immense et j’espère que vous pouvez en tirer profit. La prochaine fois que votre mari / femme /enfant / collègue / patron (etc.) vous provoque et que vous ne pouvez résister à l’envie de lui cracher vos quatre vérités : prenez juste un verre d’eau et gardez le liquide en bouche le plus longtemps possible. Vous serez calmé, votre tension baissera et Dieu vous rendra justice pour votre patience.

Même si ce n’est pas de l’eau que vous buvez, faites semblant d’avoir quelque chose en bouche qui vous empêche de l’ouvrir.
L’homme qui a la maîtrise de soi ne réagit pas aux provocations – il est tout en contrôle.

Le meilleur moyen de l’emporter dans un débat, c’est de ne pas débattre du tout.

Qui d’autre a une belle histoire sur la patience ? Partagez avec nous je vous prie.

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